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NOVEMBRE I 591. 211
« jamais avoir raison de la cour du parlement en jus-« tice. C'est trop endurer : il faut jouer des couteaux. » A ces paroles, la compagnie a gardé le silence; et lors Gourlin s'est levé de sa place, et est allé parler à l'oreille audit curé de Saint-Jacques : ce qu'aucuns ont trouvé mauvais. Gourlin s'étant remis à sa place, le curé s'est levé, et a dit : « Messieurs, je suis averti qu'il y a des « traîtres en cette compagnie; il faut les chasser, et les « jetter en la riviere. » Dont toute la compagnie fort scandalisée s'est levée, et a remis la déliberation au lendemain.
Le dimanche 3 de novembre, parut un écrit (0 contre le jugement du parlement sur l'affaire de Brigard. Cet écrit contenoit la procedure contre ledit Brigard, avec des observations contre l'indulgence des juges, qu'il accuse d'injustice.
Le mardi 5 de novembre, fut faite une procession generale à l'eglise des Carmes à la place Maubert, pour l'évasion du duc de Guise, que le peuple regarde comme le prochain roy.
Le lundi u de novembre, le roy de Navarre fit boucler Paris. Les habitans achetaient deja fort cher les vivres, à cause que les garnisons de Gornay, de Saint-Denys, de Melun, de Corbeil ne laissoient rien passer tant par eau que par terre, qu'en payant au Roy de
(-) Parut mn écrit : Cétoit le procès de Brigard. Cromé, qui en •étoit l'auteur, le faisoit imprimer pour émouvoir davantage la faction des Seize contre le parlement ; mais Molé, procureur général, en étant averti, envoya deux huissiers pour faire saisir ce qui s'imprimoit. Cromé survint, leur arracha des mains la copie qu'ils avoient prise, puis alla chercher quelques arquebusiers et haUebardiers de la compagnie de Crucé, qu'il plaça dans la maison de l'imprimeur, et fit achever Timpression.
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